Qu’est-ce qu’un zèbre ou Haut Potentiel Intellectuel ?

(Dernière mise à jour 11/2020)

On les appelle surdoués, enfants intellectuellement précoces (EIP), Hauts Potentiels Intellectuels (HPI), Hauts Quotients Intellectuels (HQI), hyperphrènes, surefficients, APIES, zèbres, philocognitifs, neuro-atypiques... beaucoup de termes différents pour désigner ces personnes aux particularités hors normes.

Qu'est-ce que le Haut Potentiel Intellectuel (ou HPI) ?

Le fonctionnement de l’HP étant plus qualitatif que quantitatif, certains paramètres comme l’intelligence émotionnelle, la pensée en arborescence, la gestion des émotions… sont primordiaux et doivent faire partie du contexte de dépistage. C’est pour cela qu’il est important de faire le test avec un psychologue qualifié et habilité à en faire passer.

Beaucoup de spécialistes du sujet ont leur propre définition du Haut Potentiel (HP). On retiendra qu'un enfant (ou adulte) est considéré HPI si son QI est supérieur ou égal à 130 sur l'échelle standard (ex : Wechsler) et homogène, c'est-à-dire qui permette de calculer un QI Total. Un Qi supérieur ou égal à 130 représente 2 écarts types au-dessus de la moyenne. Ce à quoi vient s'ajouter un certain nombre de paramètres fonctionnels et comportementaux. Malgré cela, le test de QI reste aujourd'hui la seule approche validée, bien que clairement insuffisante et présentant de nombreuses limites.

Il existe certains centres spécialisés pour passer ce genre de test. Par exemple les centres Psyrene et Cogitoz. Malheureusement, ces bilans ne sont pas remboursés et il faut compter entre 300 et 400 euros pour un test complet. Même si ces centres sont spécialisés sur ces tests, l’appréciation sur leur suivi est très partagée sur les différents avis. Je mets ces références à titre d’information et laisse le choix à ta libre appréciation. Il existe aussi des praticiens libéraux très bien pour faire passer ce genre de test. N’hésite pas à demander des témoignages autour de toi.

Zèbre, philocognitif, neuro-atypique, neuro-gaucher... quel terme employer ?

Comme je le disais plus haut, c'est l'aspect qualitatif du Haut Potentiel qui est intéressant, car c'est celui qui crée réellement les facilités ou les difficultés au quotidien. Retenir 7% de souvenirs supplémentaires ne changera rien à ta vie.

Et c'est pour cette raison qu'autant de termes sont apparus. Ce qui est difficile à prendre en compte aujourd'hui, c'est que le Haut Potentiel n'est pas une pathologie. Même si parfois, la façon de le décrire et l'analyser l'inclut subtilement dans cette catégorie. Il s'agit de quelque chose d'exceptionnel qui faut normaliser. Personnellement, je suis absolument contre ce genre de considérations et je préfère parler de besoins différents. 

Le Haut Potentiel a donc deux dimensions. Ce qui appartient à ce qui lui est inhérent (vitesse de circulation de l'information, capacités cognitives...) et la façon dont l'individu s'est construit autour. C'est pour cela qu'il n'y a pas une seule définition. Chaque spécialiste à créé une définition qui correspondait à un type de Haut Potentiel.

Jeanne SCIAUD FACCHIN utilise le mot zèbre qui met l'accent sur la partie émotionnelle.

Olivier REVOL utilise le terme philocognitif (étymologiquement l'amour de la réflexion) qui met l'accent sur les pensées arborescentes, la résolution et le traitement de problèmes complexes...

Sur Coaching Neuro-Atypique, sans grande surprise j'utilise le terme neuro-atypique qui se veut volontairement inclusif. C'est-à-dire que je mets toutes les formes de différences au même niveau, hypersensibilité, spectre asperger, haut potentiel, zèbre, philocognitif... J'utilise un terme pour parler d'un grand type de fonctionnement en prenant ensuite en compte les particularités de chacun. 

Finalement, peu importe le terme que tu choisis. Prends juste celui avec lequel tu es à l'aise.

Concrètement, quelles sont les caractéristiques d'un Haut Potentiel ?

Comme évoqué précédemment, il n’y a pas une seule définition du haut potentiel intellectuel. Ni même de l’intelligence d’ailleurs. À différents moments du siècle dernier, on a interrogé les spécialistes sur la définition de l’intelligence. Devine quoi ? Aucun n’a jamais donné la même. Au-delà des parutions scientifiques tout aussi disparates sur le sujet, Jeanne Sciaud-Facchin nous donne des caractéristiques intéressantes. Ces caractéristiques ne se retrouvent pas forcément toutes en même temps chez les HPI, mais elles témoignent d’un fonctionnement à part entière.

La pensée en arborescence

Là où le commun des mortels va avoir une pensée linéaire et structurée, le haut potentiel a un fonctionnement différent. En effet, chaque idée va se diviser en d’autres idées et ainsi de suite. À la manière d’un arbre et de ses branches : c’est l’effusion mentale. Pour une personne au fonctionnement neurologique classique, cela ferait beaucoup trop d’informations. Néanmoins l’HPI a une capacité beaucoup plus importante de traitement et de vitesse de l’information. Cela est dû à un nombre de connexions entre les neurones bien plus élevé que la normale due à une augmentation de la masse de matière blanche dans le cerveau.

Leur cerveau droit serait prédominant

L’hypothèse de Jeanne Sciaud-Facchin est que cette caractéristique entrainerait un certain nombre d’aptitudes plus élevées. Les HPI seraient plus intuitifs, plus émotifs et plus créatifs.

Le traitement de l'information dans le cerveau est plus rapide

Comme expliqué précédemment, l’HPI présente des différences au niveau neurologique. Ces différences ont été prouvées par l’imagerie médicale (Nusbaum et al2017) par une équipe de chercheurs du CHU de Lyon. L’imagerie permet de mettre en évidence que le cerveau des HPI fonctionne plus vite et différemment.

Ils ont une aisance dans le domaine de la logique

Les HPI sont capables de trouver facilement la solution d’un problème de mathématiques pour peut qu'ils aient eu attrait à le faire à l'école. En revanche, ils auront du mal à expliquer comment ils y sont arrivés. Parallèlement, la plus grande quantité de matière blanche dans leur cerveau les amène à savoir prendre des décisions rapides avec un grand nombre d’informations.

Ils veulent absolument tout comprendre

Cet exemple me rappelle l’histoire d’un enfant que j’ai rencontré. Il était capable de démonter entièrement la montre de son père et de la remonter à l’identique uniquement pour voir de quoi elle était faite. Tu l’auras compris, la curiosité est une caractéristique prédominante chez les HPI. Attention cependant, cela porte uniquement sur les sujets qui leur plaisent. L’imagerie nous permet de constater que le fonctionnement du cerveau HPI augmente et accélère avec les défis. Cette dernière hypothèse permet de comprendre un peu mieux d’où vient cette envie compulsive d’apprendre.

Ils passent facilement d'un sujet à l'autre en très peu de temps

Hypothèse intéressante. Dans le cerveau, il existe quelque chose qui s'appelle le verrou dopaminergique. C'est grosso modo un circuit neurologique qui va gérer la recherche et l'expérimentation du plaisir.

Les neuro-atypiques auraient une sensibilité accrue au niveau de ce circuit, ce qui entrainerait le fait de se lancer à fond dans une activité et l'abandonner aussi vite au profit d'une autre.

Une plus forte capacité à être anxieux

Avec une capacité à avoir des pensées en plus grand nombre vient la capacité à en douter plus facilement. Le Haut Potentiel aurait donc plus de chance d'être touché par l'anxiété. La gêne occasionnée dépend ensuite de paramètres individuels, de l'état d'esprit, de l'existence de traumatismes voire de comorbidités comme les troubles anxieux généralisés.

Les HPI ont du mal avec le second degré

Selon Jeanne Sciaud-Facchin, nos zèbres auraient du mal à comprendre l’implicite et le sous-entendu. Cette caractéristique peut, dans une société surcodée comme la nôtre, les amener dans des situations délicates.

Personnellement, je rapproche plutôt cette caractéristique du spectre asperger qui peut coexister avec le Haut Potentiel. Ce qui le rend particulièrement difficile à déceler. 

Leur mémoire est plus importante

Les HPI ont plusieurs caractéristiques liées à leur mémoire. Par exemple, il leur faut moins de temps pour apprendre. Un enfant non-HPI aura besoin de 8 répétitions en moyenne pour apprendre quelque chose contre 2 pour un HPI. Par ailleurs, une fois la tâche maîtrisée, leur cerveau aura besoin de moins de glucose pour l’accomplir.

En revanche, chaque Haut Potentiel reste humain avant tout. Pour cette raison, ce qui influe sur la mémoire des neuro-typiques influera aussi sur celle des neuro-atypiques. Dépression, burn-out, dysbiose intestinale, prise de toxiques... sont autant de facteurs qui peuvent influer négativement sur la mémoire des Hauts Potentiels. Cette caractéristique est donc à remettre dans son contexte. 

Et l'individu dans tout ça ?

Néanmoins les HPI ont aussi d’autres différences. Par exemple sur le plan émotionnel et sensoriel, ils ont une hypersensibilité. Une quantité plus importante de matière grise dans différentes aires cérébrales expliquerait ce phénomène. Cette caractéristique peut les amener à se sentir oppressés par des sons, couleurs, odeurs, sensations tactiles… alors que les autres ne le seraient pas.

Parallèlement, ils ont aussi une capacité d’empathie exceptionnelle. Ils sont capables de ressentir l’état émotionnel de la personne avec qui ils sont. Cette particularité peut être assez anxiogène dans la mesure où ils peuvent se sentir submergés par ces informations.

 Pour finir, ils ont une lucidité et un regard sur le monde très développé. Et ce dès le plus jeune âge. Si tu es parent d'un enfant HP, je suis sûr qu'il t'a déjà mis en difficulté avec des questions qui ne correspondent pas du tout à celles d'un enfant de son âge. 

Conclusion :

Tu l’auras compris, il n’existe pas une seule définition du haut potentiel intellectuel. Chacun va développer des caractéristiques différentes des autres même s’il existera un certain degré de similitude dans leur fonctionnement.

En revanche, si l’on doit retenir quelque chose de l’HPI, c’est que tout peut être « trop » chez lui. Parfois une réaction paraîtra exagérée alors qu’elle est tout à fait justifiée pour lui. Évite donc les « tu te prends trop la tête », « tu as vu comment tu réagis » et autres banalités qui ne feront que l’isoler et le blesser. 

J’espère que cet article t’aura éclairé ! Et toi ? Quelles sont les caractéristiques qui te ressemblent le plus ? Dis-le-moi en commentaire en dessous cet article.

 

Références :

G Geake, John. (2018). The Neurobiology of Giftedness.

Sciaud-Facchin, Jeanne. (2008). Trop intelligent pour être heureux.

Sciaud-Facchin, Jeanne. (2012). L’enfant surdoué.

Fanny Nusbaum, Salem Hannoun, Gabriel Kocevar, Claudio Stamile, Pierre Fourneret, et al.. Hemispheric Differences in White Matter Microstructure between Two Profiles of Children with High Intelligence Quotient vs. Controls: A Tract-Based Spatial Statistics Study.. Frontiers in Neuroscience, Frontiers, 2017

La neurobiologie des HPI, Over the 130

  • A***** dit :

    Bonjour,
    Ça fait quelques mois que je m’intéresse au sujet car je suis allée voir une psychothérapeute qui me l’a dit cash en une séance. Ça m’a tellement bouleversé mais avec le temps et avec la lecture de differents articles je ne sais pas si c’est vraiment ça qui explique mon comportement « atypique ».
    J’arrive à comprendre certaines choses assez rapidement mais par moment j’ai l’impression d’être complètement à côté de la plaque pour des choses simples. Je n’ai pas une bonne mémoire. Je suis hypersenble uniquement lorsque je sens une injustice. Lorsque certaines personnes se plaignent pr des futilités je suis complètement insensible voir dure face à elle.
    J’ai peur de passer le test au cas ou on constate chez moi un Qi plus faible que la moyenne.
    Bcp de questionnement sur le sujet car je souffre du rejet de l’autre…

    • Florian BIGEY - Coaching Zèbre dit :

      Bonjour,
      Merci pour votre partage d’expérience ! En effet, un test de QI cela fait toujours peur car cela peut remettre beaucoup de choses en question. Toujours est-il que vous vous sentez en décalage et ça c’est concret, il y a toujours des choses à faire. Beaucoup de HP manifestent visiblement une intolérance à l’injustice, même si ce signe à lui seul ne suffit pas à définir un haut potentiel. La question qu’il faudrait vous poser est plutôt est-ce que ce test est une priorité aujourd’hui ? Documentez vous sur le sujet, lisez, allez faire un tour sur les forums… vous verrez bien si les récits de vie des gens vous font écho et à ce moment là vous pourrez envisager le passage d’un test.
      Concernant la question du rejet, vous dites souffrir du rejet de l’autre. Mais est-ce que vous vous aimez vous-même ? On cherche souvent en l’autre ce qu’on ne trouve pas en soi. Cela ne veut pas dire que ça n’existe pas, mais qu’il faut parfois creuser un peu pour y arriver.

  • Cohen Laura dit :

    Comment savoir si on est zèbre??

  • Laura Cohen dit :

    Comment savoir si on est zèbre?? Je ne sais pas si je suis zèbre ou pas parce-que je suis une meuf bizarre qui a eu des problèmes de personnalité au collège et lycée, qui dessinait dans son coin et qui ne parlait à personne en se posant 10000 questions. Je n’ai même pas eu le bac lol. Bref merci pour cet article en tout cas c’est intéressant je croyais qu’un surdoué c était une fille ou un gars qui avait de bonnes notes. Moi j’avais carrément une phobie de l’école. J’ai toujours pensé que j’étais débile d ailleurs. Mais là ça me parle un peu trop ça. C’est vrai que j’ai souvent des pensées rapides pas très structurées et que je suis contre l’organisation. Enfin pas contre parce-que j’y arrive pas ou quoi, ou que ça me fait chier mais parce-que ça s’oppose a ma créativité.

    Bis cordialement
    Deso des fautes

    Laura

    • Florian BIGEY - Coaching Zèbre dit :

      Bonjour Laura,

      Pour savoir si on est zèbre, il faut passer un test de QI avec un psychologue qualifié pour. Attention cependant, ce test n’est pas toujours représentatif (voir mon article sur les tests de QI). Par rapport à tes difficultés au lycée, tu peux aussi regarder l’article sur les surdoués en échec scolaire.
      Comme ce test est assez cher, il vaut mieux dans un premier temps commencer par des lectures comme “trop intelligent pour être heureux”, “l’adulte surdoué”… Il est aussi possible de passer le pré-test de la MENSA gratuitement sur leur site pour se donner une idée. Une autre lecture qui peut t’intéresser c’est la théorie des intelligences multiples de Howard Gardner. Pour lui, il y a plusieurs formes d’intelligence. Peut-être que tu trouveras celle qui te parle le plus ?
      Je suis content que tu ais aimé l’article !

      Bonne soirée !

  • Adama dit :

    Bonjour
    J’ai bien aimé cet article et je confirme que j’apprends beaucoup plus vite
    Quand j’étais à l’école j’avais juste besoin de lire une leçon deux fois pour la mémoriser peu importe qu’elle soit longue ou pas et les leçons courtes de moins d’une page je ne les apprenais pas les écrire me permettait de les mémoriser
    Je m’adapte à toute situation et surtout à mon interlocuteur je sais ce qu’il peut comprendre ou pas donc je contrôle mes dires
    Ce que je voudrai savoir si à force de s’adapter ou devrais-je dire porter un masque on finit par perdre sa propre personnalité

    depuis l’enfance j’ai apprit à m’adapter aux situations je deviens celui mon interlocuteur cherche et aucun domaine ne m’est étranger complètent ce dont j’aime le plus ce sont des tâches compliquées ceux dont les autres abandonnent
    Et une toute petite phrase me blesse profondément raison pour laquelle mes relations n’ont pas de lendemain
    J’arrête là
    Merci

    • Florian BIGEY dit :

      Bonjour Adama !

      Effectivement a force de s’adapter c’est le risque ! Mais comme pour tout il y a un juste milieu a trouver 🙂

      Merci pour ton retour et à bientôt

  • VALERIE GUERIN dit :

    En ce qui me concerne on me dit que je suis trop cérébrale, que je me pose trop de questions. Parfois je choque par mes réflexions du style Bones dans la série.
    Je suis très empathique, on est surpris de ma lucidité même pour moi-même. Dans les débats le ne suis pas jugeant je vois les circonstances atténuantes de certaines parties. A priori je comprends vite et j ai une bonne mémoire mais moi je n en suis pas certaine. Jai besoin de comprendre comment fonctionne les choses et je peux être pénible avec les vendeurs. Je suis logique.
    Quand on me parle de quelque chose on me fait remarquer que je me positionne rarement de façon radicale, je dis « cest possible , pourquoi pas..
     » J ecoute les autres et je me rallie souvent au groupe dans un premier temps pour ensuite dire les problèmes petits à petits.

  • VALERIE GUERIN dit :

    En ce qui me concerne on me dit que je suis trop cérébrale, que je me pose trop de questions. Parfois je choque par mes réflexions du style Bones dans la série.
    Je suis très empathique, on est surpris de ma lucidité même pour moi-même. Dans les débats le ne suis pas jugeant je vois les circonstances atténuantes de certaines parties. A priori je comprends vite et j ai une bonne mémoire mais moi je n en suis pas certaine. Jai besoin de comprendre comment fonctionne les choses et je peux être pénible avec les vendeurs. Je suis logique.
    Quand on me parle de quelque chose on me fait remarquer que je me positionne rarement de façon radicale, je dis « cest possible , pourquoi pas..
     » J ecoute les autres et je me rallie souvent au groupe dans un premier temps pour ensuite dire les problèmes petits à petits.
    Je peux me souvenir de détails anodins pour les autres ou les importuner car il faut les régler sinon je me sens mal. Je suis trop perfectionniste alors que je ne le montre pas au départ ou que je ne dis rien.si le sujet m ennuie.
    J’ai un.sens important de la justice car l injustice me rend malade et je ne supporte pas non plus le mensonge. Bref j en fais tout un plat parait il..
    Est ce que tout ça fait de moi un zèbre ???

    • Julie dit :

      Bonjour Florian, merci pour votre article !
      Bonjour Valérie, je ne sais pas votre âge mais je me suis beaucoup reconnue dans votre portrait. Moi j’ai 30 ans et je cherche à savoir pour ma fille de 6 ans si elle ne serait pas hpi en plus d’être, selon moi, hypersensible tout comme moi. Moi je ne pense pas être hpi bien que lorsque je lis des articles sur le sujet, je constate beaucoup de similitudes dans ma façon de fonctionner … Je me suis toujours sentie en décalage, seule au milieu de mon océan de questions existentielles. Ma mère me disait sans cesse justement que je me prenais trop la tête. Enfant, j’engoissais déjà à l’idée de perdre les gens que j’aimais et je pleurais toute petite au fond de mon lit en pensant aux enfants qui souffraient et mourraient de faim. Athée, je priais pourtant pour la paix sur la Terre. Adulte j’imputais ça à mon hypersensibilité puisque rien n’a changé, je suis toujours trop touchée par l’injustice mais surtout celle qui touche les enfants ! Mais je me rends compte qu’il n’y a pas que ça. Je suis plutôt très logique et c’est vrai qu’en règles générales je comprends assez vite les choses mais je suis loin d’être un puit sans fond de culture. Très à l’aise à l’école je n’ai pourtant pas fait d’études et ai aujourd’hui oublié tout ce que j’ai appri. ( Ca se voit bien dans mes fautes de conjugaison entre autres lol … ) Je suis plutôt intuitive et j’analyse beaucoup. Mais j’ai toujours pensé que c’était normal même si à l’école j’etais plutôt prise en exemple … En résumé, j’ai des capacités mais je me sous estime trop pour oser imaginer que je suis HPI. Pour ma fille, c’est plus évident à constater. Dans sa façon de s’exprimer avec les adultes, avec son humour subtile, son second degré, sa logique et sa perspicacité ! Elle n’est pas douée pour tout, tout comme moi, mais elle est beaucoup plus en avance sur son âge que je ne l’étais ! Parcontre elle a un tempérament de feu, nous tient tête et sait s’affirmer ! Tout mon opposé. Elle s’intéresse à beaucoup beaucoup de choses mais n’a pas de passion particulière si ce n’est qu’elle aime les étoiles. Je ne sais pas trop quoi penser … Et puis il y aurait tellement à dire … Je crois que je vais lire les livres que vous, Florian, avez recommandé à Laura plus tôt ! Bon courage à tous ceux qui se sentent différents, hpi ou pas. 😉

      • Florian BIGEY dit :

        Bonsoir Julie,
        Merci pour votre témoignage très parlant. Si vous devez bien garder quelque chose à l’esprit, c’est que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. Nombre de parents ont découvert leur propre douance à travers le dépistage de leurs enfants. De mon point de vue, je pense que vous avez clairement un fonctionnement neuro-atypique et que vous le savez au fond de vous (sans réellement l’accepter), mais que ce qui vous freine est plutôt le manque d’estime de soi. Et la bonne nouvelle, c’est que ça se travaille 😉
        Belle soirée à vous et à bientôt !

        • Julie dit :

          Merci Florian, je retiens mes larmes tellement votre avis me fait du bien à entendre. Je ne suis finalement pas malade mentale mais simplement différente. Je cherche la paix intérieure et c’est tellement difficile avec mes soucis personnels autour. J’ai tellement besoin de calme et de douceur mais pas moyen … Bref, je vous remercie encore pour votre avis. Je vais faire tout ce qu’il faut pour ma fille et moi même. Bonne continuation à vous et à tous ceux qui se cherchent. 💪

          • Florian BIGEY dit :

            Bonsoir Julie,
            Avec plaisir si mon avis a pu être utile 🙂 Si vous avez besoin de me contacter, n’hésitez pas à m’envoyer un message à cet endroit.
            Belle soirée !

  • […] lié à mon fonctionnement neuro-atypique ? (à confirmer […]

  • andrée magonette dit :

    Bonjour, merci pour vos informations très compréhensives. Je me pose cependant une question récurrente : « Comment aider mon fils, HPI, qui a une grande responsabilité dans le milieu universitaire mais a tellement de difficultés à vivre en couple? Quel rôle puis-je « jouer »? Grand merci déjà.

    • Florian BIGEY dit :

      Bonjour Andrée,
      Difficile de vous répondre sans le connaitre. La première chose qui me vient à l’esprit, et la plus simple, serait de directement lui demander comment vous pourriez l’aider ? C’est le mieux placé pour savoir ce dont il a besoin. Et cela vous évitera de répondre à une demande d’aide qui n’a pas été formulée.
      Dans un deuxième temps, je remarque effectivement que les HPI ont souvent des difficultés dans la sphère affective. Souvent à cause de paramètres comme des blessures émotionnelles (rejet, abandon, trahison…), la dépendance affective, des difficultés de communication etc… Ce n’est pas directement lié avec le mode de fonctionnement neuro-atypique, mais disons que le mélange de ces problématiques avec ce mode de fonctionnement n’arrange pas les choses. Si c’est son souhait et qu’il veut travailler cet aspect là de sa vie, je ne peux que vous encourager à lui proposer de se faire accompagner. Cela permettra d’avoir une solution qui lui corresponde.
      Belle soirée !

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